2022 (#291 à #321)

 « J’ai toujours voulu être chanteuse »

Elle a chanté à la fête de Bonneuil en septembre, lors de la soirée de la réussite en décembre, était très impliquée dans les Rencontres de la jeunesse fin 2021. Le 28 janvier, Ameline, 19 ans, chantait encore salle Gérard-Philipe en ouverture du spectacle Barbara et Brel de la Cie Lou Casa.

La jeune femme a quitté son Alsace natale et posé ses valises à la résidence tudiante Pierre-Bourdieu il y a deux ans. Elle est entrée à l'Académie internationale de comédie musicale - au coeur de l’Université Paris-Est Créteil - qui forme des artistes pluridisciplinaires. « Mon rêve ? Faire une carrière internationale. J’ai ce besoin de transmettre et partager ». Citant Slimane ou encore Charles Aznavour, la jeune chanteuse confie être très attachée à la variété française, « aux textes sincères ».

« Je prépare aussi une comédie musicale sur Nelson-Mandela dans un projet avec la Maison de la réussite. Tout ça, c’est beaucoup de travail, mais c’est ma vie ».

Pour la suivre et l’encourager :

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« Dès que j’entends parler d’un acte de violence, d’une fugue… impliquant un jeune, je me renseigne puis je contacte le·s parent·s, le·s jeune·s pour entamer le dialogue, trouver une issue, étaye-t-elle. Ce travail, que je mène avec les élus, les services municipaux, les animateurs, les éducateurs de rue… permet de freiner les escalades de violences et de restaurer la relation familiale parent-jeune ». 

• Espace Nelson-Mandela. Tél. : 06 63 95 75 89.

Une centenaire Bonneuilloise

Née le 19 décembre 1921, Madeleine est une centenaire en forme. « On dit que le travail nuit à la santé mais regardez-moi, j’ai travaillé jusqu’à l’âge de 70 ans et je suis encore là ! Je me levais à 5h pour travailler aux marchés alimentaires de Bonneuil, Valenton et Limeil ! Je n’étais pas couchée avant 23h car il fallait se réapprovisionner à la campagne. Rungis n’existait pas ! » témoigne-t-elle.

Madeleine a quitté son Loiret natal pour poser ses valises à Bonneuil, il y a 75 ans. « J’ai emménagé, cité Fabien, puis, en me privant beaucoup, j’ai acheté une maison rue Georges-Ferrand. Depuis 4 ans, je vis à la résidence des Bords de Marne, où je suis très bien. J’ai connu quatre maires à Bonneuil-sur-Marne, un divorce et un remariage », résume-t-elle.

Le regard qu’elle porte sur les grands bouleversements de ce siècle ? « Dans les années 20, on s’éclairait à la lampe à pétrole, on allait chercher l’eau au puits… C’est fou. Mes souvenirs sont confus, mais une chose est sûre, tout est allé très vite ! »

Multiplier les expériences pour construire l’avenir

Habitant du quartier République, ce jeune homme de 18 ans a plus d’une corde à son arc. Footballeur et entraineur des 8-9 ans au RC Joinville – « Je voulais être pro mais c’était compliqué » diplômé du Bafa depuis juin dernier – « J’espère pouvoir travailler bientôt comme animateur » il est aussi lycéen à Léon-Blum à Créteil en bac professionnel MCO (Management commercial opérationnel).

Ces derniers mois, il a décroché des stages chez Intersport au Shopping parc de Bonneuil, puis chez Jardiland, dans la ZAE des Varennes – « Une super expérience, j’ai gardé de bons contacts » et un job tudiant chez KFC non loin. En quête d’un « patron » pour son projet d’alternance, il est accompagné par le Point information jeunesse dans ses démarches. L’étape Parcoursup veut que les étudiants aient exprimé leurs voeux (lycées, coles…) au plus tard le 7 avril. « Si j’ai trouvé une entreprise d’ici là qui m’accepte en alternance, j’aurai plus de facilités à obtenir une place en lycée pour l’année prochaine ».

Juriste intervenante à la MJC/MPT

Le travail s’exerce en réseau. « Ça me plaît beaucoup. Je me sens utile. Tout m’intéresse et il est nécessaire d’avoir des connaissances en tous domaines juridictionnels ».

• Permanence gratuite le 3^e jeudi du mois, de 9h30 à 12h. Sur rendez-vous au 01 43 39 71 35 ou par mail secretariat@mjcbonneuil.com

Docteur en immunologie

« Plus tard, je voudrais aider les autres ». C’est le voeu écrit par Jérôme Gatineau sur un bout de papier, exhumé d’un carton de l’enfance par sa maman. Il avait 10 ans, et déjà cette envie d’être au contact des autres, de leur venir en aide, doublée d’une appétence pour les mathématiques, les sciences.

À maintenant 28 ans, Jérôme, « Bonneuillois depuis toujours » comme il le souligne, n’a jamais dévié de cette ambition. Bac en poche, il est d’emblée tenté par la médecine, mais « la peur de la routine » et « la confrontation au cancer dans ma famille » le réorientent vers la recherche médicale. À l’université Paris-Est Créteil (UPEC), il obtient un Master en immunologie, l’étude du système immunitaire ; il y mène sa thèse de doctorat en Biologie cellulaire et moléculaire, intitulée « Compréhension des mécanismes moléculaires de l’enzyme immuno-régulatrice IL4I1 ».

« C’est un projet de recherche biomédicale dans l’immuno-régulation et la biothérapie, un travail sur le cancer du pancréas, auquel en général on ne survit pas, que j’ai mené à l’institut Henri-Mondor. J’ai cherché à comprendre le fonctionnement de l’enzyme IL4I1, qui inhibe la réponse immunitaire contre le cancer », étaye le jeune scientifique, des étoiles plein les yeux. Le mois dernier, il soutient sa thèse et obtient, à l’unanimité du jury, le plus haut grade universitaire, celui de docteur, un Bac+8.

Son avenir, il l’envisage dans la recherche et le développement. « Le contact humain, le travail d’équipe… C’est fascinant. On découvre tous les jours. Je m’orienterai sur l’immuno-oncologie, l’étude du cancer, la 2^e cause de mortalité dans le monde ». Pour aider les autres, toujours.

Auteur d'un premier roman

Éditeur d’ouvrages en langue lingala, Freddy, originaire de Bonneuil-sur-Marne, est l'auteur, au visage dissimulé, d’Itinéraire bis. Un caprice ? Pas du tout. « J’ai écrit pour être lu et non connu et reconnu. La célébrité m’indiffère », justifie-t-il. Auto-édité en janvier 2020, son roman est le fruit de « six mois d’écriture intense, il y a vingt ans, au sortir de mes études en management et communication ». Au gré des 380 pages, clin d’œil involontaire au code postal de la ville, il relate l’amitié indéfectible des trois compères Issa, David et Mohamed happés par une vie marginale, le gangstérisme de cité dans les années 80, « la belle époque », la cité Fleming, cette « forteresse infranchissable pour tout étranger non autorisé. »

Fleming, justement, c’est la cité de cœur de Freddy. Né en 1975 au Congo, sa famille y pose ses valises, fin des années 70, à Fernand-Widal. « C’est toute ma vie, une enfance heureuse, très choyée par la famille, les gens du quartier, l’entourage. Les grands avaient toujours un œil bienveillant sur les plus petits. Je faisais partie de ces petits, confie Freddy. À Fleming, toutes les nationalités se croisaient en toute intelligence et harmonie. Il y régnait un esprit de famille et solidaire. »

Itinéraire bis n’est pas autobiographique. « C’est un roman inspiré de faits réels, de mes nombreuses rencontres à Bonneuil et ailleurs, avec des personnages aux situations familiales compliquées, qui n’avaient pas d’autres choix que d’emprunter des itinéraires bis. J’avais envie de parler de cette jeunesse des quartiers populaires, de figer une histoire qui nous parle et nous ressemble, qui manque tant dans la littéraire actuelle. » Un précieux devoir de mémoire.

La passion des échecs

En 1998, cette Bonneuilloise a commencé à s’intéresser aux échecs, son fils aîné de 10 ans ayant exprimé l’envie de jouer. Ce jeu de plateau, devenu sport cérébral en 1999, ne l’a pas quitté depuis. Après des coups d’essai à Bonneuil avec la MJC, salle Courbet « je suis allée au club de Créteil, l’activité n’ayant pas perduré dans ma ville ». Le plaisir devenant passion, l’expérience a amené Hélène à la tête de l’association cristolienne en 2004, affiliée au comité départemental du Val-de-Marne, arbitre à partir de 2014 et animatrice auprès des enfants et des jeunes depuis l’année dernière. À l’aube de la retraite professionnelle,« je projette de mettre sur pied des ateliers à Bonneuil pour les enfants et les adultes débutants, voire même de créer une section sportive ». À coup sûr, cette femme combative et compétitrice - elle est également 3e dan de judo qu’elle pratique depuis 50 ans - gagnera une partie déjà entamée sur le plateau bonneuillois ! La qualité principale pour débuter ? « L’envie ».

« Je peux dire que je suis un homme heureux »

Après 35 années au service de la collectivité comme chef-cuisinier au centre de vacances municipal en Vendée, Harry prend sa retraite. L’homme de 65 ans au sourire large et aux yeux pétillants avoue ne pas bien connaître le sens de ce mot... « J’ai plein de projets. La mise en route d’un food truck créole avec un ami à Cezais, par exemple. J’ai plein d’autres choses à faire à travers le monde. Je me nourris des autres, des senteurs, des paysages, des cultures multiples ». Point d’honneur depuis l’âge de 16 ans où il a quitté l'île de la Réunion pour tenter l’aventure culinaire à Paris : la liberté. « J’y tiens plus que tout. Je vais poursuivre l’aventure, pour moi et pour les autres. Des amis, j’en ai plein, partout. » Du centre de vacances municipal, il garde le souvenir d’ « un laboratoire culinaire ». « Les Bonneuillois ne le savent peut-être pas mais ils ont été mes testeurs, confiet-il. Leur cuisiner mon poulet à la vanille, de l’espadon, du requin… a été un grand plaisir. Je peux dire que je suis un homme heureux ».

De jeunes artistes des ateliers peinture, modelage et mosaïque de l’école Maud-Mannoni

Les poupées d’Eden et les compositions plastiques de Manon, les sculptures et les peintures de Zakariya, les créations en terre et bois de Bilal, et ses miroirs de mosaïque, les personnages de Malick, les tours de Giovanni, la terre gravée et les lettres de Théotime, la force de Flavi, l’impressionnisme coloré de Marie-Élise, les myriades de formes colorées qui composent les personnages de Jordan… Des modelages vivants, des peintures murales flamboyantes, des miroirs et autres cadres en mosaïque… Il y avait de quoi s’émerveiller au centre d’art en avril. L’exposition mettait à l’honneur de jeunes créateurs, parmi les 17 enfants et adolescents inscrits à cette école singulière fondée en 1969 et envisagée comme une alternative à l’hôpital psychiatrique.

« Nous proposons aux jeunes des pratiques libres, permettant de développer leur créativité en prenant plaisir à expérimenter les matières », commente Josefina Block, psychologue, qui co-anime l’atelier modelage. Dans le propos inaugural le 7 avril, par la voix de Véronique Arnaud-Boutry, psychologue et animatrice de l’atelier peinture, l’équipe de l’école a rappelé : « Notre projet ambitionne de légitimer l’inscription des jeunes au cœur de la cité dans un réseau culturel et social. Confronter les œuvres des ateliers à un regard et un public extérieurs est une démarche essentielle. Ce à quoi répondent chaleureusement le centre d‘art de Bonneuil et la municipalité ».

Jeune architecte-designer originaire de Guadeloupe où elle a obtenu un bac en sciences et technologies du design et des arts, elle a été admise en BTS design d’espaces au lycée polyvalent Adolphe-Chérioux à Vitry.

C’est ainsi qu’elle est arrivée à Bonneuil en 2016, à la résidence étudiante Pierre-Bourdieu. « Ce BTS m’a permis d’étudier différents champs. L’architecture, le rapport entre l’espace, l’homme et l’objet m’ont beaucoup plu. » Diplôme en poche en 2018, Yasmina a obtenu une bourse d’études, pour s’inscrire dans une école d’architecture à Paris. Sa détermination a été couronné de succès en juillet 2021 avec l’obtention de son diplôme d’architecte-designer. Aujourd’hui, à 24 ans, elle multiplie les expériences. Un contrat court en organisation d’espace commerciaux, un stage auprès d’une architecte. Objectifs : « Travailler en équipe, développer le lien entre architecture et environnement et faire de la conception d’objets. » Elle souhaiterait rester vivre à Bonneuil, une ville dans laquelle elle trouve tout ce dont elle a besoin : « les transports et les espaces de verdure, notamment sur les quais de la Marne dans le port ».

Ambulancier, au service des autres

Habib, 32 ans, a fait toutes ses classes à Bonneuil et y travaille comme gérant de « A2 ambulances » et d’« Ambulances Kleber ». En 2011, lors d’un stage, il découvre le métier d’ambulancier. « Aider, écouter, instaurer une relation de confiance avec les patients en perte de mobilité, âgés ou isolés m’a tout de suite plu », confie-t-il. Diplôme d’État en poche, il se rend disponible, jour et nuit, pour « être autonome et indépendant ». Pari tenu. Il emploie désormais 14 personnes, qui se relaient, 7j/7, 24h/24, à Bonneuil, mais pas que. Un métier-passion dont il déplore le manque de considération. « Les gens ne savent pas que 40% de notre activité consiste à gérer les urgences médicales en lien avec le Samu. Un ambulancier doit savoir poser un diagnostic, prendre le pouls, la tension, faire les premiers soins cardiaques et respiratoires, désinfecter des plaies, comme les pompiers, mais sans avoir leur notoriété. »

1 mètre 93 de persévérance au service de l’humain

Un bac à Soisson où il a grandi, une année de médecine à Lille, trois en Licence de biologie à Amiens, et voilà que le jeune homme découvre le Val-de-Marne lors d’un stage à l’hôpital Henri-Mondor. « Une banlieue qui me correspond. Je m’y sens très à l’aise ». En quête de contacts humains, mieux qu’en labo, le jeune homme s’inscrit à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation de Bonneuil et se loge à la résidence étudiante Pierre-Bourdieu à Bonneuil. « Trop bien… Bonneuil est une ville avec un esprit village », commente-t-il. Puis il décroche un Master en sciences de l’éducation. De stage en stage, il déchante : « Pas assez de moyens pour l’Éducation nationale… » et un jour, il tombe sur le Blog « Georges fait des vidéos » [ndlr : voir notre portrait #204 en 2019] racontant la vie d’un homme atteint de la maladie d’Alzheimer, à l’Ehpad Erik-Satie dans le Haut-Bonneuil… « Ça m’a marqué. J’ai voulu aller dans ce domaine d’études et de travail. Alors, j’ai cherché et trouvé un diplôme à passer à l’UPEC, celui de directeur d’établissement pour personnes âgées ».

En apprentissage au centre communal d’action sociale de Créteil, âgé aujourd’hui de 25 ans, il découvre le métier de directeur d’Ehpad, en préparant un mémoire sur les déficiences sensorielles qui influencent l’isolement des personnes âgées. « La socio, l’être humain, c’est tout une complexité qui me passionne. Ma formation m’amène dans quatre résidences pour personnes âgées à Créteil. Je suis très épanoui. Le secteur public joue pleinement le rôle social ». Les scandales récents des groupes privés Orpea et Korian ? « Ils montrent que mieux que des contrôles, ce sont des moyens que le Gouvernement doit allouer à l’accompagnement des personnes âgées… »

Hommage aux premiers de cordées

En raison de la pandémie de Covid, les traditionnelles remises de médailles d’honneur du travail avaient jusqu’ici été reportées. Ce fut donc l’occasion d’un grand rattrapage vendredi 20 mai, à la ferme du Rancy. Pas moins de 51 Bonneuilloises et Bonneuillois ont été honorés par le maire Denis Öztorun et le Conseil municipal, de médailles d’argent (20 ans de services), vermeil (30 ans), or (35 ans), et même pour dix d’entre eux grand or (40 ans de services).

Il serait trop long ici de tous les citer, mais ils et elles incarnent autant de parcours et de métiers qui méritent tous notre pleine reconnaissance. Ils et elles sont cadres, chauffeurs poids-lourds, assistante commerciale, ouvriers, hôtesses, infirmières, conseillers bancaires, restaurateurs, aide médico-psychologique, informaticiens, charcutières, etc. « À l’heure où le droit au travail et à la retraite sont attaqués, cette reconnaissance est essentielle et légitime », a déclaré le maire. Félicitations à toutes et tous !

Graines de poétesses

Une chorale avec les CE2 de Langevin-Wallon, une batucada avec les CE2 de Romain-Rolland, un orchestre de cuivres et percussions, une autre chorale et un atelier théâtre avec les CM1 d’Eugénie-Cotton, de l’éducation musicale pour les grandes sections et CP, le tout à destination, cette année de 215 écoliers de Bonneuil. C’est un beau projet artistique qu’a mis en place le conservatoire territorial de Bonneuil en partenariat avec la Ville de Bonneuil et l’Éducation nationale !

Pour l’école Cotton, la restitution du travail réalisé depuis mars dernier avait lieu dans la cour et sous le préau le 20 juin.« C’était trop bien, commente Kahina, 10 ans, son saxophone en main. J’ai choisi cet instrument parce que j’aime le son. Je n’en avais jamais touché avant. J’ai découvert plein de choses, l’univers de la musique, tout ça… » Objectif atteint pour Frédéric Dupouy, directeur du conservatoire et ses quatre professeurs de saxophone, trompette, trombone et percussions : « Ces pratiques en dehors du conservatoire visent à offrir une activité artistique sur le temps scolaire, complémentaire au projet éducatif. Cette première expérience nous montre la grande motivation des enfants et de leurs professeurs ». Pour Mme Ceroni, enseignante en CM1 à Cotton, même satisfaction : « Les élèves ont apprécié la démarche d’autant que trois classes se sont réparties dans les ateliers artistiques ». Que les parents d’élèves se rassurent : l’an prochain, ils devraient voir leurs enfants sur scène, les pratiques artistiques à l’école étant reconduites, cette fois, à l’attention de 250 écoliers dont les petits d’Arlès.

Nathalie est membre de la commission loisirs-vacances du Secours populaire local

Bénéficiaire de l’association, son franc parler, sa sensibilité pour les choses justes l’ont dirigée de l’autre côté des distributions alimentaires en 2020. « Je me suis proposée pendant le confinement sanitaire, il fallait que je fasse quelque chose. J’ai inventorié des produits en commençant par compter les paquets de pâtes (rires) ». Le Président du comité lui a ensuite proposé de rejoindre la commission loisirs-vacances. « Et voilà un an que j’aide à l’organisation de voyages et sorties. Voir des sourires sur les visages des enfants et de leurs parents, ça fait ma joie ». Aujourd’hui, Nathalie prépare la Journée des oubliés des vacances du SPF en août à Deauville pour une soixantaine de bambins de 8-12 ans. Elle monte aussi des dossiers pour financer quelques jours de vacances pour les familles. « C’est important de relâcher la pression quand on est en galère. Le plus dur ? Ne pas pouvoir faire partir tout le monde… »

Diététicien sur le front du bien manger

Depuis 9 ans, Loïc, 23 ans, est licencié du Tennis club de Bonneuil (TCBM), où il est ravi « du bel esprit, très convivial qui y règne et de mes entraîneurs - Chico et depuis cinq ans le directeur sportif Quentin Cressot - à l’écoute, disponibles et impliqués dans mon projet. » Le tennis, il a commencé « avant même de savoir tenir une raquette, à l’âge de 3 ans », se souvient-il. Ce qui lui plaît ? « L’aspect tactique et psychologique, les longues parties durant lesquelles il faut savoir manœuvrer son adversaire comme aux échecs. » Après 20 ans de pratique, il devient en juin vice champion de France universitaire de tennis. « Mon classement -2/6 m’a permis de jouer dans la meilleure catégorie. Après un match régional, j’ai accédé au National et perdu face au numéro 88 français », résume-t-il. Serein et confiant, à la rentrée, c’est acté, ce fan invétéré de Djokovic mettra un frein à ses études en mathématiques à l’université Sorbonne Paris Nord, pour enchaîner les tournois et se classer au National et à l’International. « Mon objectif est de monter à -15 en fin d’année », déclare-t-il, optimiste. En parallèle, depuis février 2020, le jeune athlète s’illustre dans le mannequinat, où son mètre 90, son joli minois et son corps bien sculpté lui valent une belle réussite. Il a déjà posé et défilé lors des Fashion week, pour les marques de luxe Burberry, Versace, Givenchy, Hugo Boss. Il a fait les couvertures des magazines Vogue homme, Factory Fanzine, etc. Une carrière qu’il poursuit pour « voyager, faire de belles rencontres et financer en partie ce sport coûteux. »

« Quand on cuisine pour quelqu’un, on lui donne de l’amour »

Bonneuilloise depuis plus de 50 ans, médecin diabétologue, Chantal Petit-Ohayon anime, depuis quatre ans, la commission séniors de l’Association culturelle israélite de Bonneuil (Acib) qui compte 70 adhérents. « Nous nous retrouvons les mercredis pour des activités. Il y a une belle entente. Nous apportons souvent des pâtisseries que nous dégustons ensemble ». Les recettes se dévoilent et naturellement, l’idée d’un recueil a inspiré Mme Petit-Ohayon, à laquelle une vingtaine de femmes a répondu présente. « Pour partager au plus grand nombre ». Après plusieurs mois de travail, l’ouvrage, intitulé Le livre de cuisine de la tente d’Abraham, est paru cet été, avec le soutien de la Ville de Bonneuil. Entrées, plats, poissons, pains, gâteaux… On y trouve les verrines saumon-avocat de Martine, la dorade sans huile de Maryse, les carottes au cumin de Chantal, le gâteau de Pessah de Georgette ou encore les mini croquants de Rachel… Une ronde de délices !

Nouvelle présidente de l’association Paroles de femmes

Le 8 mars dernier, c’est naturellement que Janie Degarne a passé la main à Virginie Berland à la présidence de l’association. « Nous avons l’habitude de militer ensemble en faveur de la cause des femmes, commente Virginie, mère de deux étudiants, ancienne intermittente du spectacle et aujourd’hui auxiliaire de puériculture. J’étais surprise et honorée… » Les objectifs de l’association qui compte une centaine d’adhérents et qui fêtera ses 20 ans en 2023 : « Nous poursuivons les rencontres entre femmes et hommes, la lutte contre les discriminations et les violences, la découverte de cultures… »Paroles de femmes est très présente sur les événements municipaux : carnaval en mai dernier, forum de rentrée en septembre, célébrations des 8 mars et 25 novembre (journée contre les violences faites aux femmes), partenariat avec le centre d’art... Des projets sont en construction pour 2022-2023 avec notamment des ateliers et des conférences.

Du Ballet royal du Cambodge aux prestigieuses maisons de couture parisiennes

Sokhom, 73 ans, qui anime des cours de couture à la MJC de Bonneuil, a un parcours pour le moins insolite. Née en 1949 au Cambodge, elle intègre, à l’âge de 4 ans, le Ballet royal du Cambodge, un art sacré, de danse classique, qui accompagne depuis un millénaire les cérémonies royales. « J’ai été danseuse, comme avant moi ma mère, ma grand-mère et mon arrière-grand-mère. C’était un cercle très sélectif », confie-t-elle. Jusqu’à ses 20 ans, elle se produit « devant de nombreux chefs d’État et personnalités venues du monde entier, comme le Général de Gaulle », se souvient-elle. En 1973, elle suit son mari et pose ses valises en France. Au chômage, elle s’inscrit auprès de l’Agence pour l’emploi à un stage de couture, car, précise-t-elle, « ma mère m’a appris, très jeune, à créer et à coudre mes vêtements, à la main. » Persévérante, elle enchaîne les certifications et diplômes de coupe de vêtements, de toiliste, d’opératrice tous tissus, de montage… Elle débute sa carrière comme mécanicienne modèle dans le prêt-à-porter avant de se hisser au poste de Première main qualifiée dans la haute couture. « Rien à voir avec le prêt-à-porter, souligne-t-elle. Première main est un rôle clé qui requiert un travail soigné et minutieux pour le montage et la préparation de vêtements sur-mesure, de pièces uniques qui pouvaient valoir 300 000 euros. J’ai eu la chance de travailler à Paris avec les plus grands créateurs, Nina Ricci, Christian Lacroix, Valentino, Rochas, Yves Saint-Laurent, Chanel, Jean-Paul Gaultier... » Une excellence qu’elle transmet désormais à Bonneuil. Une chance !

Directrice de l’association Génération sécurité routière

« J’ai créé une auto-école en 2015. Puis le permis de conduire B a été reconnu formation professionnelle en 2018. En constatant qu’il existait différentes aides au financement, j’ai pensé : « Pourquoi ne pas mieux accompagner les candidats ? » Une auto-école sociale et solidaire était la mieux adaptée. » C’est ainsi que Bakhta Chemame, à la tête de l’association GSR a ouvert un local au 2 place des Libertés début 2021 mis à disposition par la Ville. « Un partenariat conventionnel s’est instauré avec la municipalité. Nous sommes spécialisés dans la sensibilisation à la sécurité routière pour des publics de la maternelle aux séniors ». Les Bonneuillois connaissent bien GSR maintenant grâce à sa présence sur Bonneuil été, le forum des associations, la fête de la ville… Elle est aussi en lien avec la mission locale, les services municipaux de la jeunesse et de l’emploi pour contribuer à lever un des freins de l’insertion qu’est le permis de conduire. « Il y a toujours une solution, surtout si on y travaille à plusieurs ».

Visiteuse à la résidence des Bords de Marne

« J’ai commencé le bénévolat en 1993 après une carrière d’enseignante en maternelle, raconte Nicole, le sourire confortant, l’altruisme au cœur. Je voulais visiter des personnes en souffrance. J’ai trouvé la fédération de Visite des malades en établissements hospitaliers et maisons de retraite (VMEH), et son antenne parisienne. J’ai commencé à rendre visite à des adolescents à l’hôpital Trousseau. Six ans après, j’ai rejoint l’antenne du Val-de-Marne. La résidence des Bords de Marne de Bonneuil venait d’ouvrir. Et depuis, j’y viens tous les jeudis pour partager du temps avec des résidents. » Ainsi vont les bavardages, des lectures, des jeux et des liens qui se créent avec la bénévole de 84 ans aujourd’hui. « Nous sommes très bien intégrés dans l’équipe, suivons une formation chaque année ». Mais l’association manque de visiteurs. De 5 bénévoles, elle vient de passer à 2 pour Bonneuil. Elle recherche des intéressé·e·s.

Pour rejoindre l’association, contacter l’antenne du Val-de-Marne :

Tél. : 06 62 23 67 53
Mail : vmeh94@wanadoo.fr
Site internet : vmeh94.pagesperso-orange.fr

Chercheuse en biologie, lauréate du prix Jeunes Talents France 2022 L’Oréal-Unesco

« En biologie, il y a une part de hasard fascinante. Qu’une seule cellule puisse devenir un organisme complexe, avec des cellules de foie, de cœur, de rein, qui ont le même ADN mais des fonctions différentes dans notre corps, c’est, pour moi, extraordinaire », s’exalte Salomé, passionnée de biologie. Et ce n’est pas son handicap - elle est malvoyante - qui empêche cette Bonneuilloise de 26 ans de vivre cette passion. Loin de là : elle est aujourd’hui doctorante en biologie cellulaire à l’Institut de Biologie Paris Seine. Mi-octobre, elle a reçu le Prix Jeunes Talents France 2022 L’Oréal-Unesco pour son travail de recherche.

Une surprise, tant « ce prix est sélectif, avec 900 candidatures pour 35 lauréats ». Cette distinction encourage une carrière dans les sciences déjà bien tracée. Ses recherches portent sur « la mitochondrie, autrement dit la centrale de la cellule qui produit l’énergie dont elle a besoin pour assurer l’ensemble de ses activités. Si je parviens à identifier les signaux d’adressage aux mitochondries, on pourra envoyer des molécules thérapeutiques dans les mitochondries de patients atteints de maladies génétiques, oculaires, cardiovasculaires, neurodégénératives… qui concernent une naissance sur 5 000 ».

Collectionneuse de récompenses, Salomé a été la première scientifique à recevoir, en 2021, le prix Thierry Célérier, « qui encourage une jeune femme en situation de handicap dans son projet scientifique ».

Ces prix sont « de très belles reconnaissances du rôle des femmes dans la science, une cause qui me tient à cœur », car dénonce-t-elle : « Quels modèles féminins scientifiques retrouve-t-on dans nos livres d’Histoire ? Aucun, si ce n’est Marie Curie ». Salomé, qui a souvent douté d’elle, sans jamais rien lâcher, conseille aux passionnées de science « de foncer ! ».

Artiste, auteur-compositeur-interprète

Attiré par la musique depuis son plus jeune âge, Ruben est un artiste heureux et curieux, polyvalent. À 13 ans, il s’initie à la guitare, puis à la batterie. Pour ses 15 ans, son frère lui offre un clavier, c’est l’étincelle. « Je pratique la musique sans solfège, de façon très instinctive, naturelle et fluide. Je suis beatmaker, j’écris, je compose, je chante, ces expériences me nourrissent », confie-til. Et ça marche. Le Bonneuillois a composé Deep water, la musique originale du court métrage Small fish, diffusé en octobre sur Arte. Son premier single Maximum capacity, distribué par Wiseband, est en écoute sur YouTube, Spotify, Deezer et Apple music. « Je vis une très belle aventure humaine et musicale, se félicite-il. J’ai hâte de sortir mon premier album, de 9 titres très sombres mais empreints d’espoir à la fois. » Les fans le retrouveront dans les bacs, le 31 octobre 2023. Pour la suite, Ruben, aimerait sortir son « propre label pour signer d’autres artistes ». Et il n’a que 21 ans !

Pour écouter Ruben, rendez-vous sur ici ou ici.

Psychologue municipale de la petite enfance

Arrivée de sa Colombie natale en janvier 2020, Gabriela Kamper a fait reconnaître son diplôme de psychologue et s’est spécialisée dans la petite enfance et les troubles du neurodéveloppement. Elle a été recrutée au service municipal de la petite enfance à Bonneuil en avril dernier pour travailler à la crèche familiale. Depuis octobre, elle exerce aussi dans les multi-accueils Odette-Raffin et Les matins du monde. Elle sera cette année au contact d’une centaine d’enfants, de leurs parents et des personnels (auxiliaires de puériculture, assistantes maternelles, etc.). Chaque famille peut s’entretenir avec la psychologue afin de faire connaissance, notamment au début de l’accueil de l’enfant au sein des établissements. « Je rencontre des équipes dynamiques, des familles qui interrogent et veulent comprendre le développement de leur l’enfant. C’est très stimulant ». Et de sourire : « Je souhaite continuer à me spécialiser, notamment en parentalité ».

« Les changements climatiques sont déjà là et sont très avancés. Mais ce n’est pas une fatalité, on peut encore les stopper »

Ce sont les mots de ce climatologue et météorologue renommé, invité spécial de la soirée de lancement de la Conférence du climat. Présent régulièrement sur les plateaux de télévision et émissions de radio pour alerter sur les évolutions de notre climat, Robert Vautard, 59 ans, est directeur de recherche au CNRS et à l’Institut Pierre-Simon Laplace. Il a contribué, comme auteur-coordinateur, au 6e rapport du GIEC, remis en avril 2022. « Mon métier c’est la recherche, explique Robert Vautard. J’essaie de comprendre le climat lui-même et comment les activités humaines le modifient concrètement. Pour le GIEC, notre mission était de collecter les études et les données sur les risques climatiques : tempêtes, inondations, vagues de chaleurs, sécheresses, etc. Puis d’expliquer ces risques à tous les décideurs de la planète »

Quand la municipalité lui a proposé de participer à la Conférence du climat, il a aussitôt dit oui, sans hésiter. « C’est formidable, car j’ai grandi à Bonneuil ! Toute ma famille était bonneuilloise. Ma grand-mère était secrétaire chez Colas et mon grand-père conduisait les bus qui allaient à Champigny, le 117. » Aussi, il se souvient du lait qu’il allait chercher à la ferme, des promenades dans le parc du Rancy, de l’école Langevin-Wallon « qui n’était pas encore mixte ! » ou encore de l’évolution urbaine de la commune. « J’ai vu la ville se transformer. Il y a cinquante ans, Bonneuil était très différente. Quand les cités se sont construites, il n’y avait pas un seul arbre, ce n’était que pierre et béton. Maintenant, il y a des arbres, des parcs, c’est beaucoup plus agréable. J’ai vu l’amélioration de la qualité de vie. Félicitations aux équipes municipales ! »

Pour lui, les communes justement, comme Bonneuil, peuvent agir face aux défis climatiques. « Tout est entre nos mains. Il faut désormais agir vite et à tous les niveaux : individus, entreprises, collectivités, institutions, États, etc. Le climat futur n’est pas encore décidé. »

Dès qu’il a su écrire, Gabriel signait avec la formule « Docteur en ophtalmologie », tant cette « envie de rendre la vue aux aveugles », l’a toujours animé. Après ses études de médecine à Créteil, son brillant classement lui permet de se spécialiser en ophtalmologie, parmi les plus demandées. En septembre, il soutient sa thèse sur une maladie rare et héréditaire de la rétine, décroche la médaille d’argent, les félicitations du jury et la mention très honorable. Le sans-faute ! Le voilà, à 27 ans, Docteur junior, à l’hôpital parisien des Quinze-Vingt, « le plus grand et ancien centre public de soins pour les aveugles. » Une institution. Dans 6 mois, il y « partagera son temps entre les consultations et la recherche scientifique. » La clé de sa réussite ? « La régularité et un bon environnement de travail, confie-t-il. J’allais décompresser au parc du Rancy et j’ai baigné dans l’univers culturel de Bonneuil. Ça ouvre au monde. » Et pas des moindres !

Le 19 novembre, lors de la célébration de la Journée internationale des droits de l’enfant, elle était aux côtés de la municipalité qui vient d’être reconnue « Ville amie des enfants » par l’Unicef, pour inaugurer un nouvel « Espace sans tabac » aux abords du groupe scolaire Cotton. Une action forte dont Kelly, 30 ans, se félicite. « Nous travaillons sur la prévention des cancers avec des actions de terrain. Bonneuil est un de nos plus gros partenaires. Tabac, alcool, alimentation, exposition au soleil, prévention des cancers féminins, du cancer colorectal, etc. Nous agissons beaucoup ensemble en faveur de la population. » Et d’ajouter : « J’aime mon travail, riche de contacts ». Après une Licence et deux Masters, elle s’est orientée dans la prévention des cancers. « J’étais bénévole à la Ligue. J’y suis aujourd’hui en emploi depuis 2018. Je m’y sens à ma place ».