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Le constat en 2023 était sans appel. Avec 15 noms pour 80 noms d’hommes sur les voies publiques et les équipements de la ville, les femmes étaient largement sous-représentées dans les rues bonneuilloises.

Une anomalie pour le maire et son équipe. Deux années plus tard, « les forces profondément conservatrices » qu’il évoquait alors sont plus que jamais actives en France et dans le monde : la portée de cette décision n’en est que plus grande.

Un éveil collectif

Ce projet de féminisation a été conduit avec les Bonneuillois. Toutes générations confondues, elles et ils ont été invité.es à se plonger dans les destinées singulières de dizaines de femmes, souvent marquées par l’injustice. Cet éveil collectif à la condition féminine a donné à beaucoup d’entre eux l’envie d’agir. Une large consultation populaire s’est tenue dès l’été 2022 pour faire émerger 180 noms de femmes illustres décédées.

Dans un second temps, entre décembre 2022 et février 2023, un groupe de travail de conseillers municipaux, piloté par l’adjointe au maire déléguée aux droits des femmes, Sandra Besnier, s’est chargé de définir les valeurs prioritaires à mettre en avant. Quatre profils se sont détachés. Les combattantes qui ont lutté pour leurs droits. Les pionnières, qui ont été parmi les premières dans leur domaine. Les émancipatrices, qui se sont battues pour l’éducation. Et enfin, les ambassadrices, qui ont fait rayonner leur pays.

Entre janvier et février 2023, sur la base de cette réflexion, près d’un millier de Bonneuillois ont participé au vote. Des collèges spécifiques – enfants, jeunes, retraités – ont été créés pour s’assurer d’une représentation équilibrée des générations. Les enfants ont désigné cinq noms, les jeunes, deux et les retraités, deux.

De Mahsa Amini à Dulcie September

Depuis novembre 2023, les inaugurations se sont multipliées. Autant d’occasions de mettre à l’honneur des femmes d’exception. De Mahsa Amini, assassinée par le régime iranien en septembre 2022 parce qu’une mèche de cheveux dépassait de son voile à Dulcie September, militante anti-apartheid sud-africaine, tuée en 1988 à Paris... Bonneuil compte désormais 95 noms de femmes dans ses rues et sur ses équipements.

Chacune et chacun peut se retrouver dans l’une d’entre elles. Il peut s’agir d’une figure locale, comme Yvonne Pouget, militante à l’Union des femmes françaises et adjointe au maire Henri Arlès ou d'une résistante, comme le fut Lucie Aubrac. On peut aussi s’identifier à une scientifique, à l’image de la botaniste Jeanne Barret, une sportive comme la joueuse de tennis Charlotte Cooper ou encore à une chanteuse à la carrière internationale comme Cheikha Remitti.

Autant de grandes dames que les Bonneuillois sont fiers d’accueillir dans leur matrimoine commun. Elles incarnent les valeurs chères à la commune : la dignité, la paix, la tolérance et la solidarité. Grâce à l’implication de toutes et tous, Bonneuil est désormais la ville de plus de 10 000 habitants la plus féminisée de France !

80 ans d’avancées : et ça continue !

Le 21 avril 1944, le général de Gaulle octroie enfin aux femmes le droit de vote après un amendement du communiste Fernand Grenier. En avril 1945, elles votent pour la première fois. En 1965, elles peuvent exercer une activité professionnelle et ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari. Dix ans plus tard, la loi portée par la ministre Simone Veil légalise l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Dans les années 1980, la reconnaissance du viol comme un crime constitue une avancée essentielle contre les violences sexuelles. Puis, dans les années 2000, la lutte pour l’égalité s’intensifie avec des lois sur la parité. En 2017, le mouvement mondial #MeToo libère la parole sur les violences sexistes et sexuelles.

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